mardi 10 mars 2009

Speeches de la marche : Avenue Droits des Trans'

La marche a fait des pauses à plusieurs reprises, afin de rebaptiser les rues du parcours. Certaines rebaptisations étaient accompagnées de speeches préparés par les collectifs et associations d'organisation de la marche ; ils abordaient divers thèmes liés aux féminismes.

On les met en ligne ici, pour touTEs celles qui n'ont pas pu les entendre ce jour là, et pour les autres, au cas où elles les auraient aimés et voudraient les relire.

Voici le speech sur les droits des trans' :

Avenue Droits des Trans'

Parce qu’on peut construire un féminisme large, qui déploie le champ de sa réflexion sur l’ensemble des rapports de pouvoirs, sur le système d’articulation de toutes les oppressions,
Parce que comme l’écrit Christine Delphy, classer, c’est dominer, et que le classement des genres en « Homme » et « Femme » nous enferme et nous concerne touTEs, quel que soit l'endroit où nous nous situons sur cette échelle de domination,
Parce que dans le cadre de ce classement, nous, trans', vivons une oppression spécifique...
... Porter des revendications trans' dans une marche féministe a tout son sens.

Dans une société fondée sur la séparation entre « Homme » et « Femme », les trans' dérangent. Notre existence même prouve l’inanité et l’arbitraire de ce qui se prétend naturel et n’est que construction.
Nous mettons la société face à une remise en question insupportable, et elle nous le fait bien payer, car, plutôt que de se remettre en question, elle explique notre existence en nous inscrivant sur la liste des maladies mentales, elle démultiplie les obstacles, et, par tous les moyens, nous fait passer d’une case à l’autre, nous laisse sortir d’une case pour nous enfermer dans une autre, histoire de préserver le classement qui est la base de son existence :

obligation de voir un psy et d’obtenir son autorisation, obligation de “devenir” héterosoxuel, de devenir le plus complètement homme, ou le plus complètement femme possible, statut de sans papier, stérilisation forcée, remises en causes de notre identité...

Cette rigidité et cette violence montrent à quel point ceux qui décident cherchent à préserver leur privilèges ; elles prouvent une énième fois la nécessité du féminisme.

Ce que nous demandons, ce n’est pas la bienveillance, et en aucun cas la commisération ou la pitié.
Nous ne sommes ni des sous-humains, ni un problème à résoudre, parce que le problème, ce n’est pas la transidentité, c’est la transphobie,
Nous sommes fièrEs d’être qui nous sommes et nous ne voulons pas être intégréEs, parce que nous sommes la société.
Ce que nous exigeons, ce sont les droits dont nous sommes injustement et absurdement privéEs, le droit de disposer librement de nous-mêmes, de nos corps, de nos genres.

Les Panthères roses

1 commentaire:

  1. une video sur la marche avec presque tous les speeches est dispo ici
    http://naiel-workinprogress.naiel.net/post/2009/03/10/Manifestation-feministEs-partout-le-7-mars-2009-action-Incorp

    naïel

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