mardi 17 mars 2009

Speeches de la marche : NON c'est NON !


La rue de la Perle a été rebaptisée "rue du NON c'est NON", en référence à un ouvrage d'Irene Zeilinger, NON c'est NON !, Petit manuel à l'usage de toutes les femmes qui en ont marre de se faire emmerder sans rien dire. L'extrait suivant a été lu devant la nouvelle plaque :


La violence sexuelle

La violence sexuelle se manifeste le plus souvent conjuguée à d’autres formes de violences, surtout verbale et physique. Une femme sur cinq a vécu une forme de violence sexuelle grave au moins une fois dans sa vie. Cependant, seule une petite partie des victimes signale les faits à la police : ainsi, la police suisse reçoit 7 plaintes pour viol par tranche de 100 000 habitant/e/s, la France 17 et la Belgique 26 par an. Au Canada, 3 % des femmes sont victimes d’une agression sexuelle par an. Les formes les plus fréquentes sont les attouchements, l’exhibitionnisme, le viol, la masturbation ou la fellation forcées. La violence sexuelle peut se produire dans tous les contextes, mais la catégorie d’auteurs qui utilisent le plus souvent des formes graves de violence sexuelle sont les partenaires.

Irène Zeilinger, NON c'est NON !

Extrait choisi et présenté par Les Tumultueuses.

Pour en savoir plus, voici un article sur le livre d'Irene Zeilinger.

mardi 10 mars 2009

Speeches de la marche : Avenue Droits des Trans'

La marche a fait des pauses à plusieurs reprises, afin de rebaptiser les rues du parcours. Certaines rebaptisations étaient accompagnées de speeches préparés par les collectifs et associations d'organisation de la marche ; ils abordaient divers thèmes liés aux féminismes.

On les met en ligne ici, pour touTEs celles qui n'ont pas pu les entendre ce jour là, et pour les autres, au cas où elles les auraient aimés et voudraient les relire.

Voici le speech sur les droits des trans' :

Avenue Droits des Trans'

Parce qu’on peut construire un féminisme large, qui déploie le champ de sa réflexion sur l’ensemble des rapports de pouvoirs, sur le système d’articulation de toutes les oppressions,
Parce que comme l’écrit Christine Delphy, classer, c’est dominer, et que le classement des genres en « Homme » et « Femme » nous enferme et nous concerne touTEs, quel que soit l'endroit où nous nous situons sur cette échelle de domination,
Parce que dans le cadre de ce classement, nous, trans', vivons une oppression spécifique...
... Porter des revendications trans' dans une marche féministe a tout son sens.

Dans une société fondée sur la séparation entre « Homme » et « Femme », les trans' dérangent. Notre existence même prouve l’inanité et l’arbitraire de ce qui se prétend naturel et n’est que construction.
Nous mettons la société face à une remise en question insupportable, et elle nous le fait bien payer, car, plutôt que de se remettre en question, elle explique notre existence en nous inscrivant sur la liste des maladies mentales, elle démultiplie les obstacles, et, par tous les moyens, nous fait passer d’une case à l’autre, nous laisse sortir d’une case pour nous enfermer dans une autre, histoire de préserver le classement qui est la base de son existence :

obligation de voir un psy et d’obtenir son autorisation, obligation de “devenir” héterosoxuel, de devenir le plus complètement homme, ou le plus complètement femme possible, statut de sans papier, stérilisation forcée, remises en causes de notre identité...

Cette rigidité et cette violence montrent à quel point ceux qui décident cherchent à préserver leur privilèges ; elles prouvent une énième fois la nécessité du féminisme.

Ce que nous demandons, ce n’est pas la bienveillance, et en aucun cas la commisération ou la pitié.
Nous ne sommes ni des sous-humains, ni un problème à résoudre, parce que le problème, ce n’est pas la transidentité, c’est la transphobie,
Nous sommes fièrEs d’être qui nous sommes et nous ne voulons pas être intégréEs, parce que nous sommes la société.
Ce que nous exigeons, ce sont les droits dont nous sommes injustement et absurdement privéEs, le droit de disposer librement de nous-mêmes, de nos corps, de nos genres.

Les Panthères roses

mardi 24 février 2009

Féministes Partout ! Appel à la marche du 7 mars


Sexisme partout, féministes partout !

Si vous aussi vous êtes fatiguéEs par le paternalisme qui parle à notre place, ou par la violence qui cherche à nous faire taire, rejoignez-nous à la manifestation féministe du 7 mars 2009 !

. Parce qu’il existe pour la majorité des gens toujours deux classes distinctes, les femmes et les hommes, et qu’il vaut mieux appartenir à la seconde qu’à la première. Parce que nous revendiquons d’avoir le choix : de notre sexe, de notre genre, de notre sexualité. Parce que nous désirons que les femmes, et touTEs leurs alliéEs, puissent s’approprier leur corps et ses représentations, sans devoir se conformer aux injonctions de normes oppressantes, réductrices et stéréotypées, véhiculées dans tous les domaines.

Parce qu’il existe mille façons de faire rentrer dans le « droit chemin » les insurgéEs contre leur sexe, leur genre, leur destin obligatoire : de l’assignation forcée des intersexes par mutilations génitales, au viol de représailles contre les lesbiennes ; de la psychiatrisation des trans’, aux violences masculines les plus régulières – en France, tous les trois jours, une femme est assassinée par l’homme avec qui elle vit.

Parce que notre santé passe en dernier, parce que le droit des femmes à disposer de leur corps est sans cesse remis en question, comme le montre la récente remise en cause du financement public du Planning familial et de nombreuses autres associations d’éducation populaire, parce que le savoir gynécologique est accaparé par les médecins, la contraception pas toujours remboursée, le droit à l’IVG menacé sous l’influence de l’Église catholique. Parce que, partout, les institutions qui exercent un pouvoir au nom de la religion ou d’une autorité morale ou politique prétendent toujours contrôler nos corps.

Parce que nous sommes largement touchées par le VIH, discriminées dans les essais par les labos qui ne prennent pas en compte notre métabolisme spécifique, parce que nous n’avons pas le même accès à des traitements de qualité, parce que nous sommes négligées dans les campagnes de prévention publiques, parce que, précarisées, nous sommes particulièrement touchées par les attaques contre la Sécurité Sociale, et notamment par l’instauration des franchises, ou par la remise en cause de l’hôpital public.

Parce que nous sommes précaires et trop souvent à temps partiel sans l’avoir choisi, que nous sommes toujours moins payées que les hommes à travail égal et à qualifications égales, et que nous effectuons l’immense majorité du travail gratuit appelé « travail domestique ». Parce que nous sommes les premières à payer la crise et le démantèlement des services publics. Parce que, malgré les lois et les effets d’annonce, le domaine public et politique nous reste toujours largement fermé.

Parce qu’en tant que femmes racialisées, nous luttons dans tous les domaines contre cette double oppression raciste et sexiste. Parce que la logique du racisme s’attaque directement à notre droit à disposer librement de notre corps. Parce qu’elle opère par exclusion, comme la loi sur le port de signes religieux à l’école qui prétend nous « protéger » – en particulier les filles musulmanes – et en fait contribue à nous stigmatiser, à nous enfermer dans le statut de « victimes » et à nous marginaliser.

Parce que, sans papiers, nous souffrons tout à la fois de la précarité, de la politique raciste du gouvernement français, des remises en cause du droit au regroupement familial, de l’intensification des interpellations policières. Parce que ce climat répressif nous éloigne encore davantage de l’accès aux soins.

Parce qu’en tant que prostituéEs, nous sommes mépriséEs, harceléEs et criminaliséEs par la loi sur la sécurité intérieure (LSI) de 2003. Parce que le délit de racolage passif accroît notre précarité et notre clandestinité et que nous ne pouvons pas exercer notre activité dans des conditions décentes et qui nous protègent.

Pour un féminisme qui refuse de voir son discours récupéré à des fins racistes, qui sache se démultiplier, concevoir l’émancipation sous toutes ses formes, un féminisme offensif qui lutte pleinement contre le système patriarcal et toutes les oppressions, qu’elles soient de classe, sexiste, raciste ou liées à la sexualité, un féminisme qui se revendique aussi des féminismes non-blancs, trans’ et lesbiens.
.
À l’appel de :

Alternative Libertaire, Atelier de lectures féministes (CIP-IDF), Droits et Prostitution, Etudions Gayment, Femmes Publiques, collectif Langues de putes, Les mots sont importants, Mix-Cité, Les Panthères roses, Pari-T, Les Putes, le Torchon brûle toujours, les Tumultueuses


- Repas de soutien : dimanche 1er mars à 19h30, à la Rôtisserie, 4 rue Ste-Marthe, 75010, métro Belleville, Goncourt ou Colonel Fabien.
- Manifestation : samedi 7 mars à 16h, départ Place de la République.
- Fête : samedi 7 mars au soir, à la CIP-IDF, 14 quai de Charente, 75019, Métro Corentin Cariou.
- Projection du film "Un racisme à peine voilé", de Jérôme Host (2004), pendant la fête à la CIP. (plus d'infos sur le film : http://www.hprod.org)

Rôtisserie dimanche 1er mars !



Affiche (à coller uniquement sur les endroits autorisés, conformément à la loi du 29 décembre 1979)






Venez nombreuSES au repas de soutien à la marche féministe du 7 mars !
Dimanche 1er mars à partir de 19h30 à la Rôtisserie
4 rue Ste-Marthe, Paris 10